Blog, Edition 2015, TC 2015

Final. The Net[t] – Reactive Performance

Overwhelming.
Driven by the city’s setup for economy
and money.
Time to look up.
Join the Net.

 

Hot Pot – Spicy Little Art Festival
Reactive Performance by Larissa Holaschke, Li Shang-Chiao, Liu Siyuan, Nicolas Müller, Isabelle Sprenger, Wu Jiaru

The Net[t] proposes an immersive experiment on our reflections about the topic of human connections. Friday, 20 November, 8pm
Connecting Space Hong Kong, G/F, 18-20 Fort Street, North Point, HK

Monologue – by Larissa Holaschke

Zahlreiche schlaflose Nächte, in der in der Bar unten am Eck immer etwas los war. Von meinem Bett direkt am Fenster habe ich nach anderen Schlaflosen Ausschau gehalten. Ich habe in ihre Wohnungen gespäht, und mir vorgestellt, was sie denn machen. Wohnen Asiaten in Neonlicht? Und Expats wechseln die Glühbirnen aus zu warmem Licht?
Das Blinken der grellen Leuchtreklame. Ich starre lange in die Lichter, gefangen in meinen 8m2 inklusive Bad.
Die Stunden vergehen während ich in die Häuserschluchten schaue. Die Sonne geht auf. Der gleiche Raum, der gleiche Ablauf.
Ich habe meinen Nachbar nie zu Gesicht bekommen. Höre wie er, oder sie, jeden morgen um 8:30 die Zimmertüre hinter sich zu zieht, dann am frühen Abend kurz heim kommt, und gegen 23:30 die Türe aufschliesst und danach die Dusche aufdreht.
Am Anfang war ich noch neugierig. Jetzt, hoffe ich der Person nicht mehr zu begegnen. Ist das nicht komisch.
Im Treppenhaus grüsst man sich nicht, ein „Hallo“ ist unangebracht. Am Eingang zur Metro jedoch werde ich begrüsst: „No metallic Balloons“.

Monologue – by Nicolas Müller

La ville ne t’avale pas, il n’y a pas d’agressivité, il n’y a pas trop de bruit ou trop de gens.  Il n’y a pas de grondement de la cité comme à NY, il n’y a pas cette démesure, ou alors elle est moins perceptible. HK, tu y entres doucement, et c’est comme un contrat que tu passes ; tu viens dans la ville, tu es le bienvenu ou pas tout le monde s’en fout, et tu te mets à son service. Comme une bactérie dans un ventre qui digère. Les bactéries ne sont pas stressées, elles n’ont pas d’état d’âme.
Hong Kong m’emplit, m’envahit. Comme si cette formidable énergie tranquille générée par la ville raisonne soudain dans mon corps, fait vibrer mes cellules, les mets au diapason. L’énergie de la ville ; pas violente, pas frénétique mais inéluctable, sourde, comme un fleuve tranquille absolument sûr de sa puissance, qui s’écoule lentement, emportant tout. Hong Kong, c’est un mouvement de tai chi, effectué par un vieux chinois à lunette dans un parc en tartan.
HK me souffle chaudement son air vicié à la face, effluves lourdes de poussières et de gasoil qui enserrent mon corps dans une gangue de crasse. C’est le souffle d’une station de métro, c’est un gigantesque réseau qui transpire, qui suinte, qui exhale, qui hocquète, qui s’essouffle de son propre rythme. Hong Kong, c’est la caresse d’une main amicale et moite qui prolonge son contact trop longtemps. C’est l’haleine d’un cancéreux qui vient vous saluer de trop près.
La ville me plante dans le sol, fixe mes pieds dans ses fondements de béton, ses gratte-ciel appuyent sur mes épaules de tout leur poids. En même temps, son rythme me tire, me pousse, son flot, son énergie, sa pulsation, cette circulation incessante m’enjoint de bouger, peu importe où, peu importe comment, mais bouger s’agiter vivre communiquer consommer produire. Hong Kong est LED ; ces lumières tirent ma peau, agrippent mon désir, comme des mendiants bon chic bon genre souriants qui se plantent devant moi tous les deux pas et m’obligent à louvoyer dans cette forêt d’enseignes.
Tension contradictoires, ou comment concilier l’assise d’un pratiquant d’art martiaux et le trépignement épileptique d’un toxico sous LSD.